Annexes 1 et 2

Annexe 1:

Solunto devait peut-être s’alimenter aussi par une source d’eau non pérenne (d’où l’important stockage) ou peut-être avaient-ils augmenté la surface captée de leurs toits (pour l’eau de boisson) en utilisant un réseau agricole de terrasses drainantes ?

Annexe 2 :

Tout ceci m’a fait faire un bond dans mes propres souvenirs d’enfance quand je lisais Pagnol. L’eau est un thème récurrent dans son oeuvre. Voici un extrait de La Gloire de mon père, son roman auto-biographique publié en 1957 :
« Alors commencèrent les plus beaux jours de ma vie. La maison s’appelait La Bastide Neuve, mais elle était neuve depuis bien longtemps. C’était une ancienne ferme en ruines, restaurée trente ans plus tôt par un monsieur de la ville, qui vendait des toiles de tente, des serpillières et des balais. Mon père et mon oncle lui payaient un loyer de 80 francs par an (c’est-à-dire quatre louis d’or), que leurs femmes trouvaient un peu exagéré. Mais la maison avait l’air d’une villa – et il y avait « l’eau à la pile » : c’est-à-dire que l’audacieux marchand de balais avait fait construire une grande citerne, accolée au dos du bâtiment, aussi large et presque aussi haute que lui : il suffisait d’ouvrir un robinet de cuivre, placé au-dessus de l’évier, pour voir couler une eau limpide et fraîche… C’était un luxe extraordinaire, et je ne compris que plus tard le miracle de ce robinet : depuis la fontaine du village jusqu’aux lointains sommets de l’Etoile, c’était le pays de la soif : sur vingt kilomètres, on ne rencontrait qu’une douzaine de puits (dont la plupart étaient à sec à partir du mois de mai) et trois ou quatre « sources » ; c’est-à-dire qu’au fond d’une petite grotte, une fente du roc pleurait en silence dans une barbe de mousse. C’est pourquoi quand une paysanne venait nous apporter des oeufs ou des pois chiches, et qu’elle entrait dans la cuisine, elle regardait, en hochant la tête, l’étincelant Robinet du Progrès ».
Tout est dit sur ce miracle de la technologie :

  • L’eau fraîche…oui car, stockée dans une citerne enterrée, l’eau conserve la température moyenne annuelle du lieu (17°C à Allauch pour la bastide neuve décrite par Pagnol). En été alors que la température extérieure peut monter jusqu’à 35°C, une eau à 20°C nous paraitra par contraste « fraîche »,
  • Il suffisait d’ouvrir un robinet de cuivre… le concepteur de la cuve avait pris soin de placer son niveau au-dessus du robinet en cuivre pour que l’eau puisse couler par simple gravité (sans pompe).