Dans sa thèse1, Albert Chabaud donne le niveau et le débit des crues du Gardon, supérieures à 2 m, relevés depuis 1905, jusqu’en 1955. Nous ajoutons les constats relevés par nous-mêmes en 1958 et 2002.
hauteurs en mètres | débits en m3/s |
2 | 300 |
3 | 400 |
4 | 1000 |
5 | 1500 |
6 | 2100 |
7 | 2800 |
7.5 | 3200 |
8 | 3600 |
8.4 | 4000 |
Ce tableau peut être complété par deux colonnes ; l’une indiquant l’augmentation du débit par mètre, l’autre, la variation de cette augmentation. On pourrait ainsi, avec un peu de chance, établir une loi physique qui permettrait de calculer le débit de la crue en fonction de sa hauteur.
hauteur | débit | augmentation débit | variation augmentation débit |
2 | 300 | – | – |
3 | 600 | 300 | – |
4 | 1000 | 400 | 100 |
5 | 1500 | 500 | 100 |
6 | 2100 | 600 | 100 |
7 | 2800 | 700 | 100 |
8 | 3600 | 800 | 100 |
La chance nous sourit car nous constatons que la variation de l’augmentation du débit est constante, ce qui caractérise les mouvements uniformément variés, lesquels s’expriment par une expression du second degré, soit ici2 :
d m3/s = 50h(h+1)
Le débit d’une crue en amont immédiat du pont du Gard est égal à 50 fois le produit de sa hauteur par son consécutif. |
On vérifie effectivement que, pour une hauteur de 5 m par exemple, le consécutif de 5 étant 6, le débit est d = 50 x 5 x 6 = 1500,
Pour h = 4, h = 50 x 4 x 5 = 1000, etc.
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En extrapolant cette formule, la crue des années 1664 qui aurait détruit un village en Gardonnenque et atteint le haut du premier niveau du pont du Gard, aurait communiqué un débit de l’ordre de 20 000 m3/s ; débit nettement supérieur au débit normal du Rhône à Beaucaire (1835 m3/s, ce jour, 09 juillet 2004, à 18 h 45)- Et le pont du Gard a tenu, bien qu’à l’époque il n’était pas étayé par le pont routier dit pont Pitot. Ne dépassons-nous pas les limites de notre formule ?
Pour en savoir plus : Racontez-moi le pont du Gard, p. 99 et 100
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