Au 17ème siècle à l’époque de GAUTIER, la France redécouvre les auteurs anciens. Sur le plan scientifique, Claude Perrault [ 3 ] publie une excellente traduction des 10 livres sur l’architecture de VITRUVE, architecte ingénieur militaire du 1er siècle avant Jésus-Christ, ayant servi sous CESAR.
VITRUVE a pris soin de dessiner et d’illustrer son traité par de nombreuses planches.
Malheureusement, seul le texte nous est parvenu.
LEONARD de VINCI [ 7 ] s’inspirant du seul texte de VITRUVE a redessiné les machines décrites par celui-ci. Pour s’en convaincre, il suffit de rapprocher le texte du chapitre IX du 10ème livre d’architecture de VITRUVE : « Par quel moyen peut être évalué le chemin parcouru par une voiture ou un navire » avec les deux dessins de VINCI (Codex Atlanticus f.1 r.) dénommés odomètre.
LEONARD de VINCI, en 1482, s’adressant à Ludovic SFORZA se définit lui-même, comme un architecte militaire et civil. Ses dessins, même si certains sont des « inventions » proprement dites, des divinations de futurs progrès techniques (concept très médiatisé dans les années 1930 avec l’essor de l’aéronautique) sont très souvent l’expression de sa vision du monde de son époque et des rapports avec les exemples techniques de l’antiquité classique …. avec bien sûr le talent de dessinateur-illustrateur propre à son génie !
PALLADIO Andrea (1508-1580) qui succéda à MICHEL-ANGE dans la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome, 15 siècles après VITRUVE, prend modèle sur son traité pour établir le sien. Il nous précise :
« Je pris VITRUVE pour modèle et pour guide, comme le seul auteur ancien qui traite de cette matière, et me livrai à l’examen des restes des édifices antiques, échappés au temps et aux barbares ».
GAUTIER a donc en mains les deux traités de VITRUVE et de PALLADIO quand il entreprend l’écriture de son propre traité. Tout comme PALLADIO, s’inspirant des visites aux édifices romains qu’il a sous les yeux dans Nîmes et ses environs, il illustre magnifiquement ces traités avec un dessin très sûr.
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