Henri Pitot rédige deux cahiers d’adjudication, l’un (35 articles) pour le chemin du pont du Gard en date du 2 avril 1743 et l’autre (45 articles) pour le pont adossé à l’ancien pont en date du 3 avril 1743 :
« Le pont sera adossé au pont du Gard, du côté d’aval ou de la sortie des eaux, il sera composé, de même que le pont inférieur du pont du Gard, de six arches, en plein cintre, deux culées et cinq piles avec des arrières becs ».
Article 1er de l’adjudication du 3 avril 1743.
Ces deux « cahiers des charges » fixant les caractéristiques des deux réalisations permettent de lancer deux appels d’offres auprès des entreprises, pour le pont et pour la route avec les petits ouvrages hydrauliques. Les adjudications sont lancées et les meilleures entreprises des diocèses de Nîmes et d’Uzès y participent :
Le coût prévisionnel des travaux pour le seul pont est arrêté à 114 043 livres dans un rapport d’Henri Pitot daté de Montpellier le 2 avril 1743. Sept offres sont recensées pour la construction du pont avec des groupements :
– il s’agit des entreprises Pelissier, Darasse, Fresseinjac, Poise, Charavel, Brisson, Abauzit.
C’est le groupement conjoint et solidaire Charavel, Domergue, Dassas et Perre (habitants de Beaucaire) qui est adjudicataire pour 116 000 livres (à multiplier par 6,5 pour obtenir la valeur actuelle en euros) prix ferme et forfaitaire (leur offre initiale était de 135 000 livres). Pour les travaux routiers, c’est l’entreprise Durand qui est adjudicataire pour 14 000 livres. Fin 1744, l’entreprise se fait «tirer» l’oreille pour terminer son chantier dont l’avancement était pourtant de 90%.