La structure type, illustrée par la figure 3 de la planche I concerne avant tout les terrains qualifiés de mauvaise consistance. En partant de la forme du remblai central :
- un empierrement de cailloux, « voire de gros quartiers de pierre » d’un pied à un pied et demi au centre (0,32 à 0,48) et qui finit à zéro sur les bords
- une couche de gros gravier (a priori roulés) ou de terrains graveleux de 6 à 12 pouces (16 à
- 32 cm) au milieu et terminant lui aussi à zéro sur les bords :
- la surface est dressée en toit à deux pentes.
Mais cette structure ne suffit pas toujours, dans le cas de sols très médiocres et d’un grand chemin. Dans ce cas la structure proposée par Gautier est la suivante, toujours en partant de l’arase des terrassements :
- une couche de sable de 6 à 8 pouces d’épaisseur,
- un « pavage » avec des « gros cailloux posés de pointe, frappés à refus au marteau, avec les joints garnis de sable ». La surface est bombée en arc de cercle, avec une corde de 10 à 12 pouces (27 à 32 cm) pour 4 toises de large (8 m). Le pavé est ensuite battu à la batte (hie). Toutes les deux toises au plus (4 m) des « traverses » constituées de dalles de 10 à 12 pouces posées de champ ou de cailloux de 10 à 15 pouces, cloisonnent en écharpe ou orthogonalement à l’axe la surface pavée. Ces écharpes visent à limiter le développement des désordres sur la couche de surface. Le pavage peut être aussi en moellons de carrière bruts, posés en forme de coin (?). Mais ce type de pavage rustique est facilement ruiné selon Gautier et finalement moins solide selon lui que le cailloutage ci-dessus. Le meilleur pavage est celui de moellons de carrière choisis et smillés (sommairement retaillé au marteau à griffes), disposés à plat sur un bon couchis de sable et allant d’un muret à l’autre.
- Le bombement de surface est alors plus faible : 1 à 2 pouces par toise (1,3 à 2,6%).
Dans le chapitre « Des pavés des grands chemins et des pavés des rues dans les villes »
Gautier cite trois sortes de pavés :
- le pavé de grès, de 7 à 8 pouces en tous sens constitué de pierres taillées à éclat. C’est le pavé échantillon moderne. Ces pavés doivent être posés à joints décalés,
- les cailloux de rivière,
- les pavés à « pierres de rencontre », ou improprement paves de cailloux et de cailloutage.
Ils proviennent de bancs de roches qui se feuillettent.
Cette présentation rapide est loin d’épuiser le contenu du traité de Gautier sur les chemins.
L’abrégé du mémoire sur la réparation, la présentation commentée de l’ouvrage de Bergier sur l’histoire des grands chemins de l’empire romain présentent un intérêt historique certain.
Tout comme avec son traité ultérieur des ponts, Henri Gautier a fourni avec le traité de la construction des chemins la première synthèse des connaissances de l’époque sur le sujet.
RETOUR