À partir de la route départementale 181, qui relie Uzès à Saint-Quentin-la-Poterie et Bagnols-sur-Cèze, un chemin communal d’une centaine de mètres, carrossable, qui longe la rivière Alzon, conduit au site de la vallée de l’Eure, captage de l’aqueduc romain de Nîmes.
La vallée d’Eure, un site d’intérêt pédagogique
Vallée profonde1 creusée par l’Alzon, sur une centaine de mètres, pendant 3 millions d’années, dans le calcaire dur de la garrique2, le val d’Eure reçoit une grande partie des eaux d’infiltration des pluies qui s’abattent sur un plateau de 100 à 120 km² entre le pont du Gard, Remoulins et Pouzilhac.
La ripisylve (partie boisée, riveraine) présente deux aspects. Des chênes verts (yeuses) sur les pentes de la vallée et de volumineux platanes, sans doute introduits par les ducs d’Uzès, sur les berges.
Le val d’Eure et les textes de Vitruve
La construction de aqueducs remonte à des époques fort anciennes, selon leur nature, car on appelle aqueduc, tout conduit d’eau, mais si l’on s’en tient aux aqueducs urbains, maçonnés, leur technologie est liée à celle du fer. Les aqueducs antiques datent alors du septième siècle avant J.-C. en Orient, du troisième siècle à Rome, du premier siècle après J.-C., en Gaule. Ils fonctionnaient par gravité, sans machines aspirantes et refoulantes, grâce le plus souvent à de simples canalisations maçonnées ou en poterie (Samos), ou exceptionnellement grâce à des siphons inversés pour franchir de larges et profondes dépressions (Pergame IIe siècle av. J.-C.), Lyon (1er siècle apr. J.-C.).
Au cours de cette visite, on a abordé, à partir du site naturel, quelques aspects de l’ouvrage De Architectura de Vitruve, architecte romain du premier siècle avant J.-C.
Notes–
1- G. FABRE et J. PEY- Le Gardon et ses gorges, Les Presses du Languedoc, 1997
2- calcaire urgonien, de la même nature que la roche des Alpilles ( urgonien vient d’Orgon, localité située à l’ouest des Alpilles)