Impossible de parler de l’aqueduc Divona sans parler du Cahors gallo-romain.
Avant l’arrivée des Romains, des populations gauloises, les Cadurques, avaient élu domicile sur un lieu perché : l’oppidum de Murcens.
Cet oppidum est le premier à avoir été identifié, en 1868, comme « murus gallicus » ou mur gaulois tel que décrit par César.
Peu après l’arrivée des Romains, la population de Murcens va migrer sur l’emplacement actuel de la ville de Cahors. Cette cité était nommée Divona Caducorum, du nom de la déesse des sources Divona (qui a par ailleurs donné son nom à divers lieux, comme Divonne-les-Bains ou la fontaine Divonne à Mérignac).
Bâtir une ville dans cette boucle du Lot offre, certes, une bonne protection défensive, mais pose le problème d’une alimentation en eau courante et potable pour les fontaines et les thermes.
Du fait de ce besoin en eau, s’impose alors la construction d’un aqueduc, comme dans de nombreuses cités romaines.
Le lieu le plus proche, avec un débit régulier suffisant permettant une distribution par gravité, se situe sur la commune de Cras, en remontant la vallée du Vers affluent du Lot, juste au pied de l’oppidum de Murcens.
Cet aqueduc de 31,6 km, est atypique dans sa conception.
Alors que la quasi-totalité des aqueducs romains sont enterrés, celui-ci est aérien pour plus des deux tiers, le plus souvent ancré dans les falaises qui dominent le Vers, puis le Lot.
Des lieux de captage à son point d’arrivée à Cahors il domine les vallées du Vers et du Lot. il traverse certains vallons sur des ouvrages d’art, parcourt de nombreuses portions suspendu à flanc de falaise, par endroits soutenu par des murs porteurs.
Le travail réalisé par les ouvriers pour creuser la falaise, suspendus dans le vide, armés d’outils rudimentaires, est considérable. Facile d’imaginer la masse d’efforts développés pour monter les éléments de maçonnerie et construire des murs porteurs, eux-mêmes reposant parfois sur des ressauts.