Parmi tous les articles écrits sur le pont du Gard, celui dont le titre m’a le plus frappé, tant il sonne clair et juste, est celui que lui a attribué Corinne Bensimon, journaliste au quotidien Libération, dans le numéro du 6 août 2010, le pont du Gard, « vertigineuse dentelle de pierre ».
Ce qui frappe le visiteur, ce sont ces trois étages d’arches : esthétique, effet d’architecture, nécessité ?
« L’aqueduc, robinet du progrès »
L’eau ne manquait pas à Nîmes, elle abonde dans le sous-sol, mais pour que Nîmes soit une cité digne de Rome, il lui fallait des thermes, de l’eau courante sous pression, donc un aqueduc qui alimente un castellum, distributeur de cette eau dans la capitale de la cité aux 24 tribus. C’est donc aux sources du val d’Eure à Uzès, que les hydrauliciens romains captèrent l’eau pour la canaliser jusqu’à Nîmes. Mais Uzès et Nîmes sont situées de part et d’autre du Gardon, affluent impétueux du Rhône qu’il fallait impérativement franchir quelque part, au-niveau de ses gorges. Ce projet impliquait la mise en œuvre d’un pont très long, haut d’une cinquantaine de mètres qui devait résister aux crues fréquentes de la rivière, aux vents violents tout en ne cédant pas aux forces de la nature. La seule solution, moderne à l’époque, était la construction d’un pont à arches. Mais quel projet, à quel prix, avec quels moyens et quelles compétences ?
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