Le profil en travers géométrique (cf. planches I et II)

Dans les zones où le terrain est de bonne consistance, le profil en travers est caractérisé par (voir les figures 1 et 2 de la planche I) :

  • deux murets latéraux avec fruit extérieur de 1/5, couronnés de pierres plates couchées de champ et fondés à un niveau inférieur aux fossés latéraux qui les bordent de chaque côté,
  • un niveau de « l’aire du chemin » situé un pied à un pied et demi (32 à 48 cm) au-dessus des terres avoisinantes. L’arase des terrassements entre les murets est dressée en forme de toit à deux pentes (pente de 4 à 6 pouces par toise, soit 5,5 à 8%, la pente est d’autant plus faible que le terrain est plus consistant).

Les terres extraites des fossés et des fondations des murs servent à remblayer la partie centrale entre les murets. Gautier déconseille de les « battre » et préfère laisser agir le temps et les pluies (deux à trois mois).

Dans les zones de mauvaise consistance, le profil en travers reste le même (cf. figure 3, planche I), mais les terres de remblais sont cette fois-ci battues à la dame par couches de 5 à 6 pouces et consolidées par des gros cailloux. L’ensemble est surmonté d’une structure plus ou moins complexe présentée ci-après.

Dans le cas de terrains marécageux, les murets sont fondés sur gril de madriers armé de pilots et «palaplanches » et le reste de l’emprise recouverte de fascines. Dans les cas extrêmes (étang) c’est toute l’emprise du chemin qui est recouverte d’un gril avec pilotage. Le gril est chargé avec des pierres ou des fascines. Le corps de remblai peut être armé de « saucissons » (terre armée ?).

En terrain montagneux le profil est mixte en déblai / remblai, soutenu côté aval par un mur, que Gautier préfère de pierres sèches. Les barbacanes et autres « chantepleures » des murs maçonnés n’assurent pas toujours convenablement selon lui le drainage interne, ce qui a causé bien des ruines. Les passages acrobatiques sont franchis à l’aide d’estacades ou d’encorbellements en charpente

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