La construction d’un aqueduc, d’un pont, d’un siphon nécessite des moyens matériels, des sites d’exploitation, des voies d’acheminement, de l’eau, des compétences.
LES MATERIAUX-
Les pierres sont extraites dans les carrières sur la presque totalité du parcours de l’aqueduc. La carte géologique du Gard du Gard de Jacques Larmat et d’André Bonnet montre la présence de carrières tout le long de l’aqueduc, dont des carrières de calcaire tendre coquillier sur la première moitié du parcours.
L’argile nécessaire aux joints d’étanchéité se trouve au coeur de quelques vallons. Des noms l’évoque : Argilliers, Clos des Touillers à Vers.
Le bois pour le gros oeuvre (échafaudages, coffrages, fabrication des cintres, des boîtes à sable, des instruments de traction, de levage, des barges) pouvait provenir par flottage des forêts cévenoles,
On extrayait des minerais de fer indispensables à la fabrication du métal dans des mines du massif Central. Sans fer, pas d’aqueduc, on l’utilise dans la fabrication des outils d’extraction de la pierre, en carrières (escoudes, coins, machines, louves).
La chaux s’obtenait par la calcination de la pierre calcaire dont la garrigue est recouverte. On a repéra des fours à chaux au quartier des aires à Vers.
Le sable qui entrait dans la composition du béton de tuileau abonde le long des plages des rivières, ou dans les carrières.
Tous ces métiers : forgerons, charrons, menuisiers, maçons, chaufourniers, etc. sont représentés dans des niches dans la salle principale de la Grande expo, au site du pont du Gard.
Voir louve, arches du pont du Gard, chantier, instruments d’arpentage, instruments de nivellement, pierre
LES HOMMES
Les décideurs– On ne les connaît pas pour l’aqueduc de Nîmes. Mais si on situe sa construction aux années 40-50 ap. J.-C., on peut raisonnablement supposer que les décideurs ont commencé leur projet une vingtaine d’années à l’avance : Tibère, Claude.
Les réalisateurs– Le chantier commencé, il faut le financer. On imagine les évergètes nîmois, mais aussi « bien placés » dont le curateur des aux d’origine nîmoise Domitius Afer, l’empereur d’origine gauloise, le lyonnais Claude.
Les acteurs– Parmi eux,
-
Ceux qui ont dégrossi le chantier en s’assurant qu’il existait bien une dénivelée réelle entre le val d’Eure à Uzès et le projeté castellum, au flanc d’une colline à Nîmes. Des géomètres, des débroussailleurs, des gromatiques.
-
Ceux qui ont entrepris la construction de l’aqueduc :
-
des géomètres (librator) qui durent déterminer un bon tracé de l’aqueduc
-
des ingénieurs, connaisseurs capables de conduire des chantiers : géologues, des gens compétents en matière de résistance des matériaux, des géographes, des hydrauliciens, des hydrologues, etc.
-
des contremaîtres (militaires ?)
-
des ouvriers tailleurs de pierre, transporteurs, des creuseurs de tranchées, des mineurs (tunnels de Sernhac), des maçons, des hommes d’entretien du matériel, des fontainiers, des contrôleurs, (cf. Pierre de Chagnon), etc.
-
Pour faciliter vos recherches, nous vous invitons à consulter le lexique : cliquez ici- clic – ou informez nous, cliquez là : Clic.DES PROGRES
Béton romain et maîtrise des archesLes arches du magnifique pont aqueduc romain de Mytilène (aqueduc Moria) métropole de l’Ile Lesbos témoignent d’une hardiesse mêlée à l’esthétique. Le béton romain facile à préparer assure une bonne étanchéité des parois. ENTRETIEN L’aqueduc est un ouvrage urbain implanté dans la campagne. Il nécessitait un entretien constant. Frontin, curateur des eaux à la fin du premier siècle de notre ère en précise la nature et la fréquence (Frontin, Les aqueducs de la ville de Rome- Traductions par Pierre Grimal- « Les Belles Lettres, p; XCIII à CXXX). Voir Pierre de Chagnon (aqueduc du Gier) et concrétions. |