Une vingtaine d’adhérents de l’association Académie Pont du Gard ont réalisé en juin 2021 un voyage de 4 jours, à la découverte de l’aqueduc romain de Divona et de la préfecture du Lot.
Une journée a été consacrée à la découverte de l’aqueduc, de son origine à son arrivée dans la ville, sous la conduite éclairée de l’archéologue Didier Rigal, de l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives), dont tous ont apprécié la compétence et l’érudition.
Cet aqueduc aurait été construit au tout début du 1er siècle (antérieurement donc à celui de Nîmes) pour alimenter la ville de Divona Cadurcorum. Il acheminait l’eau captée au pied de l’oppidum gaulois de Murcens (commune de Cras), sur 31,6 km, avec une dénivelée de 34,15 m, ce qui correspond à une moyenne de1,08m / km.
Le captage souterrain initial a été complété par une prise d’eau dans le ruisseau, équipé d’un barrage dont il reste quelques vestiges.
L’aqueduc longeait ensuite la rive droite des vallées du Vers puis du Lot, en épousant le relief très tourmenté.
Pour cet aqueduc, la configuration du terrain a contraint les bâtisseurs à mettre en œuvre diverses techniques de construction.
Le canal, de forme trapézoïdale et couvert d’une voûte en plein cintre, est en grande partie creusé dans le rocher, en tranchées ouvertes (profondes de 10 à 12 m !), en tunnel, ou en encorbellement, c’est-à-dire en saillie de la falaise.
La hauteur du canal sous voûte varie de 1,40 m à 2,10 m ; sa largeur est de 0,20 m à la base, et de 0,80 m à hauteur d’eau (0,50 m). Son débit est estimé à 11 700 m« / jour, en période de bon fonctionnement et d’entretien régulier.
Parfois, le franchissement de vallons a nécessité la construction d’ouvrages aériens (11 ou 12), tels des ponts-aqueducs ou des murs porteurs, comme le « Mur du Diable ». Celui-ci est long de 85 m et atteignait 13 m dans sa plus grande hauteur, pour une épaisseur de 2,5 m à 7 m, selon la présence ou non de contreforts.
Ce grand mur plein qui supportait l’aqueduc était bâti en moellons de calcaire blanc et de tuf jaune, liés avec du mortier, matériaux extraits localement. La grande quantité et le type de débris retrouvés laissent penser que le canal était ici recouvert de tuiles plates à rebord (tegulae) et de tuiles demi-rondes (imbrices).
Dans la ville de Cahors, les vestiges de l’époque gallo-romaine sont nombreux, mais pour beaucoup détruits où ensevelis, pour certains, courant XIXe et XXe siècles, tel le théâtre antique et les thermes, dont il ne subsiste que l »Arc de Diane », porte d’accès à l’un des bassins. La construction d’un parking a permis de dégager les murs d’un amphithéâtre, dont on ignorait l’existence et qui permet de classer Divona comme une cité importante.
La configuration accidentée des lieux, l’importance et la difficulté des travaux de construction de cet aqueduc ont vivement impressionné les visiteurs.